Licares : trouver son positionnement d’auteur et viser la publication

Tu nages seul.e parmi les requins 

L’algorithme facebook t’a déjà mis sous le nez mille écoles alléchantes et prometteuses d’une vie de romancière épanouie, pleine d’inspiration, de succès et de tes gardes du corps comme seuls remparts contre une foule de fans enragés ?

Allez, avoue, tu as déjà été tenté.e ! Bon, je ne me moque pas, moi aussi. L’idée d’un mode d’emploi infaillible peut être tellement rassurante ! 

Pour celles et ceux qui n’ont pas la chance de compter dans leur entourage un mari auteur, une meilleure amie correctrice ou artiste assumée, ou une bonne marraine la fée, il ne reste que le flippant monde de la para-édition. Ses promesses, ses requins et ses dépressifs échoués, prêts à tout pour te voir couler avec eux.  

Dans ta quête du bonheur par l’écriture, des bons adjuvants tu t’entoureras 

Heureusement, dans la noirceur de ce paysage, deux fées bienveillantes et attentives s’activent à faciliter ton parcours. La communauté Licares, (L’Institut des Carrières Littéraires) t’apportera soutien et conseils pour chaque problématique de ta vie d’auteur.e. 

Que tes doutes portent sur :

  • ta stratégie de publication,
  • sur la recherche et la préparation de tes écrits,
  • ou bien sur les techniques narratives et autres pièges à éviter,

Tu trouveras masterclass, podcast et une formation solide pour te guider dans tes premiers pas à ton envoi en maison d’édition.

Tu pourras échanger avec les formatrices et les autres élèves sur la discipline, l’inspiration, la bêta-lecture ou la correction de ton manuscrit

Trouver ta position d’écrivain.e : une enquête pleine de rebondissements. 

L’un des gros atouts de ces formatrices, outre l’expérience de l’écriture et du monde de l’édition, est leur personnalité atypique. Créatives et passionnées, elles mettent dans chaque intervention une énergie et une magie qui te portent.

Le chemin est long, parsemé d’embûches, mais à leurs côtés tu réalises que “rentrer dans le moule” est loin d’être une priorité.

Elles t’aident au contraire à reconnaître et mettre en avant ton originalité, ton individualité qui sont en fait des forces et non des aspérités à polir pour te faire une place. Ainsi tu trouveras ton propre positionnement, en accord avec tes besoins, tes valeurs et tes capacités de travail. 

Travailler avec Licares

C’est s’assurer une équipe, des compétences qu’on ne peut pas avoir en tant que débutant (il n ‘y a rien de surprenant à cela, chacun son métier et toi c’est l’écriture !).

Mais aussi des conseils personnalisés ainsi qu’une vraie analyse éditoriale de ton texte avant de le proposer à la vente, que tu vises l’auto-édition ou une édition classique. 

Je veux être Lola Lafon

Parce que quand tu parles de Lola Lafon, tu parles de son écriture et de sa diction. Précises, élégantes, mais d’une liberté enviable comme sur le podcast littéraire d’Arte. Tu réalises que ce que tu lui envies, ce n’est finalement ni sa façon de parler, ni ses idées, mais sa conscience de soi.

Tu lis une artiste reconnue – y compris par elle-même – et qui ne remet pas en question le sérieux avec lequel on va recevoir ses propos. Une confiance affirmée sans détour.

Chavirée par Chavirer

J’ai donc acheté Chavirer pour prolonger le moment où je l’ai découverte : les trois interviews de Bookmakers, le podcast sur les écrivains, leur processus d’écriture, la naissance de leur inspiration…. créé par Richard Gaitet. Au début je ne savais pas comment prendre la sensation de légitimité absolue qu’elle dégage. Puis les jours suivants, j’avais envie de retrouver cette confiance. De l’appeler un soir, fumer une clope avec elle. Il me fallait encore de cette confiance, cette droiture d’adulte assumée, limite « bourge ». Un jour quelqu’un a bien dû lui dire ce qu’elle valait, lui donner cette légitimité. Sinon, c’est encore plus admirable, mais ce n’est pas la question pour le moment !.

Cléo, anti-héroïne douloureuse

Dans Chavirer, Lola nous présente Cléo, 13 ans, quelques mois et quelques jours, consciente, elle, de sa banalité.

Elle décrit comment se dévoile sa nouvelle importance, sa triste médiocrité s’efface au fil des chapitres. La gosse se retrouve au centre des attentions de ses camarades de collège et des membres de sa famille. La position offerte par sa nouvelle amie est grisante. Et tu as beau avoir lu la quatrième de couverture, tu ne peux pas t’empêcher de te réjouir pour elle.

Ah en fait non, dès la page 30, le mal au ventre s’installe. Il faut faire marche arrière mais comme Cléo, 13 ans, moi, 36 ans, je n’arrive pas à réécrire l’histoire.

Je me crois dans un livre d’épouvante, j’ai envie de prévenir “non, non, attention n’y va pas!”. Mais j’attends le soulagement, un nouveau chapitre ou la fin du roman.

Et toi tu aurais réagi comment ?

Il est difficile de faire la part de ce qui a été expérimenté par l’auteure de ce qui lui a valu de longues heures de recherches documentaires pré-écriture. J’ai relu intérieurement plusieurs fois ces paragraphesLola Lafon décrit les freins que rencontre son héroïne une fois adulte et qui offrent un témoignage saisissant de ce qu’on garde d’un passé compliqué, des conflits qui nous accompagnent dans toutes nos nouvelles constructions.
On ne cherche pas de prétexte ou d’excuse à Cléo. On regarde juste un humain anonyme chavirer, par gros temps et sans secours.

“Maintenant, tout semblait indiquer que Cléo aurait 13 ans pour l’éternité, elle se cognait à chacun des angles morts de cette éternité.”

Extrait de Chavirer


Chavirer, Lola Lafon. Ed Actes Sud, 20.5 balles.

Oh non j’ai plagié Gringe !

Gringe qui se lance dans l‘écriture autobiographique ? Quand j’ai vu les premiers posts de sa promo pour Ensemble, on aboie en silence, je me suis dit “Nan, le gars, un an avant que je sois publiée, va sortir mon bouquin avant moi. C’est foutu.” Un type et son frère schizophrène : leur enfance, la prise de conscience, les déchirures et retrouvailles. Je me croyais unique et innovante, avec mon roman autobiographique arraché à l’encre de mes veines…

Et moi, alors ?

Du coup je n’ai pas acheté, et encore moins ouvert son livre avant janvier. Je voulais savoir comment il avait traité le sujet, mais j’avais peur de me comparer, et de trouver trop de ressemblances entre nos deux livres. 

Heureusement, outre le fait que lui rappait sur scène pendant que je téléconseillais ou vendais des fruits et légumes, j’ai trouvé de nombreux points de dissemblance.

Bien sûr, rassurée, j’ai pris plus de plaisir, voire trouvé une certaine fierté à me retrouver dans certains de ses propos, et mon discours s’est alors transformé :

“Hey mec, tu ne le sais pas encore mais tu vas être mon frère. Je te présente ton beauf, ta nièce. Tu vas la kiffer, et ta nouvelle sœur tu vas pouvoir écrire un deuxième bouquin sur elle !”

Quelques tournures de chapitres en commun 

En fait ça fait même carrément du bien de voir couchés sur la papier par quelqu’un qui est pile dans la même position que toi, les moments d’incompréhension sur la maladie elle-même et sur comment ton frère ou ta sœur peut en jouer, ou bien se limiter encore plus en se sachant malade. 

“Thibault voit tout et entend tout. Et je refuse qu’on ne voie plus en lui qu’un symptôme. Ça le dépossède de sa personne, ça le dépossède de son histoire.
Et les deux sont bien trop belles.”

Extrait de Ensemble, on aboie en silence de Gringe.

Très tôt j’avais appris à tenir compte des voix et délires de ma mère, puis de ma sœur plutôt que d’essayer de les convaincre que c’était faux. Alors j’adore quand Gringe se demande s’il va pas négocier lui-même en direct avec les voix pour qu’elles acceptent d’écrire ce témoignage ! Tu sens qu’il a (plus que moi) réfléchi l’existence de la partie immergée de son frère. Malade ou pas, on s’en fout, de toute façon on n’a pas assez de vocabulaire pour appréhender l’univers de la personne avec qui on a grandi. 

J’aurais voulu écrire sonJe suis le grand frère que je ne souhaite à personne

Le truc qu’on retrouve dans les témoignages de proches de personnes malades, c’est cette fichue culpabilité. Et là je suis jalouse de ce début de chapitre d’Ensemble on aboie en silence

“- Le syndrome du survivant –

Une souffrance insidieuse, permanente, usante. De celle qui vous terrasse et ravage tout autour, vous fauche dans votre élan. De celle qui falsifie votre perception des choses, altère jusqu’à votre identité.”

Si un jour je rencontre Gringe, je lui demanderai, si sa pudeur m’y autorise, s’il a mis en place des stratagèmes pour éviter de faire culpabiliser son frère. Est-ce qu’il a essayé de lui cacher sa propre souffrance ? En lisant entre les lignes, je dirais que oui, mais j’ai peur de projeter sur lui mes propres constructions. 

“Si je mettais un point d’honneur à vouloir te protéger des dangers du monde, la vérité c’est que j’étais agité; Trop agité. […] Et, dans l’intimité de nos rapports, qui pouvait te protéger de moi ?” 

Non ça va je n’ai pas plagié. Je pense que pour définir le plagiat on doit tenir compte de l’intention de la personne. Et pour le moment, personne n’a déposé un brevet pour la schizophrénie ? C’est bon je peux continuer 🙂 

GRINGE, Ensemble on aboie en silence, Harper Collins, 16,5 balles.

Rest in peace : repos et écriture productive

Je ne sais pas pour vous, mais j’ai longtemps culpabilisé d’être une grosse feignasse. Je n’aime pas travailler, je procrastine, je lis des publicités pour Intermarché, et quand enfin la culpabilité aurait pu me sortir de cet élan de passivité, voire qu’une envie d’écrire me pousse un peu, il est déjà 22h30, je suis claquée !

Fénéantise ou besoin d’une pause ?

Pour remédier à ça et arrêter d’envier mes auteurs et auteures préférées, il faudrait trouver un bouton pour inverser la vapeur.

Sortir de la flemme c’est vraiment un effort car ça regroupe des freins psychologiques, une réelle fatigue, un léger surmenage…

J’ai donc essayé d’accepter que je pouvais parfois être fatiguée, pour de vrai, ce qui implique deux choses :

  • je suis innocente dans cette affaire, je n‘ai pas choisi mes gènes,
  • et ma fatigabilité et mon besoin de repos ne sont pas comparables à ceux de qui que ce soit.

Mon meilleur pote : le repos

C’est vrai, pas la peine de se justifier (je me lève tôt, je sors le chien, j’ai un enfant, j’ai stressé pour ça ou ça…) on s’en fout. Ce sont de très bonnes raisons sûrement mais on n’en a pas besoin ok ?

Et l’autre chose, que j’aime bien aussi, c’est que contrairement à la flemme, on peut combattre la fatigue par du repos.

Oui oui pour une fille feignante je dépense beaucoup d’énergie à défoncer des portes ouvertes ! Mais si je vais au bout de ma pensée, on tient un truc cool : si je suis fatiguée, je me repose.

Si au bout d’une heure je n’ai pas dormi, soit je me sens mieux et je m’offre une heure d’écriture ou de recherche, soit, le ressenti “fatigue” est dû à la flemme et ne va pas disparaître de la journée. Je ne vais donc pas perdre trois heures à attendre l’énergie dans mon canapé. Mais plutôt en me concentrant sur une tâche motivante.

  • me rêver auteure de best-seller,
  • sortir le chien,
  • envoyer une facture à un client,
  • préparer une playlist inspirante…

Et en repartant doucement, l’énergie revient à son rythme à elle.

Du repos pour le corps et surtout l’esprit

De la même façon, si on a du mal à aligner les chapitres, à rester concentrée, ou bien à stopper la rumination d’idées plus géniales les une que les autres, il paraît logique de s’accorder une pause.

Mais dans la pratique, j’ai du mal à lâcher prise sur commande. J’ai pas envie de me taper tout le programme de petit bambou en une seule journée, et je ne me repose que d’une oreille. Je me dis que je peux récupérer dans ce flottement entre deux états. Et bien non.

Quand on se repose, ce n’est pas que notre corps qui en profite. Moralement, on est plus optimiste, moins susceptible. Nos yeux voient plus clair et on se sent plus capable de réaliser des trucs. Et on ne finit pas détraqué comme :

  • un vétéran torturé dans une contrée ou époque lointaine,
  • ou un gardé à vue récalcitrant.

Laisser refroidir le moteur et gagner en productivité

Et si moi, la reine de la culpabilité, j’insiste sur l’importance de s’accorder de vraies pauses, c’est intéressé bien-sûr.

Premièrement, que ce soit pour imaginer un scénario ou bien pour un travail de relecture et réécriture, passer à autre chose pendant deux jours permet de reconsidérer les questions avec des yeux et un cerveau neufs, sous un autre angle, et avec des phrases et concepts qui se sont formés tout seul dans notre inconscient. On laisse le moteur refroidir, et on gagne en productivité !

Côté neuronal, on peut remercier la chercheuse américaine Maiken Nerdergaard, qui met en évidence la nécessité pour notre cerveau de se reposer.

Quelques références

En effet, il produit des toxines lors de la combustion du glucose. Mais il n’est pas doté d’un système lymphatique qui vient éliminer ces déchets comme pour le reste du corps. Cela se fait donc par le biais du liquide rachidien, et demande de longues et intenses périodes de repos.
Ce sujet passionnant sera mieux traité ici par exemple : ​France Inter, le podcast neuro psy​.

Et si quelqu’un vous traite de feignasse ou de sauvage, vous pouvez lui balancer le superbe livre de Michel Le Val Quyen, ​Cerveau et silence à la figure (c’est une histoire vraie).

Ce mec qui se réveille paralysé pour cause de surmenage arrive à surmonter sa maladie grâce au repos absolu qui lui est prescrit.

On pourrait croire à une parabole, mais non, il s’agit d’un vrai récit autobiographique. Le pouvoir des neurosciences se révèle à nous par étapes, au rythme des découvertes de l’auteur : bien-être, créativité, productivité…

Chaque mécanisme cognitif et comportemental est concerné !

Écriture et préliminaires : les 5 étapes pour une bonne séance d’écriture

C’est à dire des séances où tu oublies qui tu es, tu es ton texte, tes doigts sur ton clavier, tu disparais !

Je trouve un peu facile de se réfugier dans le concept “écriture-loisir” (je n’ai rien contre la facilité si c’est suffisant) pour éviter d’assumer ce truc d’être écrivain !

Est-ce que les artistes des autres disciplines ont cette petite lâcheté aussi ?

1 – Décider d’assumer d’être écrivaine

On peut dire que le processus consiste à passer de “écrire des conneries vite fait” (à l’encre invisible, dans une autre langue, en braille et sous un faux nom) à “écrire car c’est chouette et je suis douée à ça”. Ça présente au moins l’avantage de se voir évoluer : le jour où tu l’annonces à une amie…

Ce jour où tu ne lèves pas les yeux aux ciel devant quelqu’un qui ose s’exprimer sans gêne sur son travail d’auteur(e), où tu ne rougis
pas quand on t’en parle
.

On change alors de positionnement. On affirme à l’extérieur et face à soi-même de quel côté du bouquin on a envie de se situer pour cette fois-ci ! Ça valait un peu le coup de se planquer, juste pour le plaisir de se voir déployer des ailes !


2 – Se mettre à écrire et c’est tout !

Voilà où tu en es : tu as déjà une intrigue bien ficelée, des personnages crédibles ou intéressants. Des idées de scènes déjà précises comme de vieux fantasmes récurrents, mais tu as du mal à trouver le temps de te poser pour rédiger. Sais-tu ce qui te freine ? La peur de (te) décevoir ? La flemme ? Une série en cours sur Netflix ?

Peu importe, en vérité. La seule chose, si simple soit-elle, à se répéter à chaque fois, c’est juste : “si je n’écris pas, ça ne s’écrira pas tout seul” ! Une évidence ? oui bien-sûr !
Mais qu’est ce que tu fais là à scroller au lieu de bosser ?


3 – Les règles de l’écriture

Bon en fait ce n’est pas mal si on arrive à y mettre fin, de laisser son cerveau imaginer ce qu’il veut faire. L’écriture, c’est des règles de grammaire, de la construction de récit et un tas de règles comme ça. Mais c’est avant tout une question d’inspiration et de lâcher-prise ! Si les mots ne viennent pas comme tu veux, ou que tu n’arrives pas à te concentrer, diffères.

“Nul ne sert de courir, il faut partir à point” clasha un jour une tortue qui avait tout compris.

Si tu pars courir, te livrer à une activité qui laisse tes neurones s’ébrouer librement, ils auront eu le temps de reconsidérer ta requête sous un nouvel angle. Fais le test : note tes idées sous la contrainte, et après un vrai moment de détente : “et la lumière fut”.
C’est un état très particulier, la préconcentration, ce mélange d’impatience et d’agacement que tu peux faire durer si ça te chatouille bien !


4- Ne pas chercher la perfection.

Pas seulement parce que “fuck off” mais aussi parce que déjà, c’est subjectif. Chaque lecteur sera touché selon sa propre sensibilité. Ma perfection en ce moment en terme de lecture n’est pas la même que celle de mon voisin, ni de moi-même il y a trois jours. On change et c’est tant mieux !

En plus, si tu veux écrire bien, écris beaucoup. Comme un dessinateur acharné qui travaille ses esquisses, ses techniques de perspective, les expressions de ses persos… Tu feras des trucs moches, et alors ?

Tu peux relire la théorie des 10 000 heures sur l’assiduité et la ténacité tu verras bien. “Et le charme, le style, la personnalité, ça compte aussi” comme dirait l’autre gars avec sa péninsule.


5 – Un peu tous les jours, c’est dans tes cordes non ?

Si tu veux pas écrire, dis-le franchement. Sinon trouve-toi 10 petites minutes. Ta clope après le dîner, dans ton bain, dans le bus, aux toilettes… Chaque jour, écris minimum 5 phrases. C’est rien ça. Mais sur une année : 5 phrases fois 365 : je ne sais pas compter mais t’es pas loin d’avoir pondu un
bouquin ! Alors imagine, tu te challenges à une page par jour ?


À vos marques, prêts ? On réfléchit pas, on fonce !

Comment je me suis découverte auteure

Je suis une putain d’auteure

Je ne sais pas exactement quand je suis passée de fille qui a la tchatche (raconter pour me libérer, pour faire rire les amis, pour convaincre…) à écrivaine. Aujourd’hui encore, bien que ce site soit né d’une envie de partager autour de l’écriture, il va falloir attendre que ma webdesigneuse/meilleure amie me rappelle que si je ne me définis pas officiellement comme auteure, ça se fera pas tout seul !

Cette capacité à faire naître de quelques syllabes une révolution

J’avais toujours été lectrice. Parfois j’imaginais la fierté que j’aurais eue à trouver ou créer telle formule insolente ou poétique, c’est ce qui me fait vibrer. Je ne suis pas mélomane du tout. Quand j’écoute une chanson, c’est à peine si je remarque le rythme ou la mélodie. J’attends qu’elle délivre un message politique, si possible rebelle auquel je puisse m’identifier.

Des textes punks, de la dénonciation, de l’humour, peu importe. Mais toujours des mots qui insultent, blessent, témoignent.

C’est un truc que j’admire chez ceux qui prennent la parole, et c’est comme ça que j’ai longtemps sacralisé cette capacité à faire naître de quelques syllabes une énergie, des rêves, une révolution ! 

« Tu devrais écrire un livre« , « Les gens doivent croire que tu es une mytho »

Moi à côté, je grogne, je trépigne et je pleure. C’est comme ça que je communique ! Quelle frustration de ne pas savoir écrire du beau, réveiller chez autrui l’émotion d’un récit construit et bien conjugué ! Je manque de classe comme d’assurance, je sais vendre mais pas séduire. Et si parfois je brille, c’est que j’ai picolé ou que les mots se sont mis eux-même de la sorte.

Je n’ai aucun contrôle, aucune maîtrise et je dis trop de gros mots. 

Je me souviens que l’idée d’écrire s’est pourtant manifestée assez tôt, mais n’a été acceptable qu’après plusieurs remarques : « mais sérieux tu devrais écrire un livre ! » ou : « les gens doivent croire que tu es une mytho » et voilà déjà mon intrigue sur un plateau d’argent ! 

« Je vais écrire sur ce que je connais, et mes personnages seront imparfaits, comme ma vie. »

Un jour, une de ces filles que j’envie pour sa prestance et son talent m’offre le tome 1 de L’amie prodigieuse, d’Elena Ferrante. L’histoire me plaît, mais au-delà de ça, je me questionne sur la possibilité d’écrire sur une relation ; ses méandres et les intentions de chacun,  et non un événement ou de l’action.

Le rythme tient aux émotions des protagonistes, aux étapes de leurs vies. Il n’y a pas un but à proprement parler, l’intrigue ne se déroule pas autour d’une quête et on se fout de savoir qui gagne.

On regarde le style de combat, les choses qui se vivent à l’intérieur de soi. Je comprends alors : je ne vais pas me lancer dans un roman policier. Je vais écrire sur ce que je connais : mes défauts et faiblesses, et mes personnages seront imparfaits. Comme mon texte, comme ma vie. 

Mon premier livre, cette revanche

Pour mon premier livre, je crois que mon moteur le plus puissant aura été la jalousie. Un petit besoin de vengeance. L’envie de chercher en moi quelque chose de jamais vécu, jamais retranscrit.

Par chance, ma vie a été chargée de combats, j’ai vu mon destin arriver, j’ai dit non. Penser aux filles parfaites que j’enviais au lycée, me lancer dans un concours avec elles sans qu’elles le sachent, imaginer pouvoir les doubler avec mes mots !

Faire de mon incapacité à écrire des trucs romantiques, politiquement « stylés ». Je ne suis ni gracieuse ni élégante, et il ne sera plus question d’être désolée pour ça ! 

Écrire mon parcours, vous faire tester ma vie, et voir comment vous vous en tirez

Quand je me suis lancée, je pensais sincèrement que ça serait juste pour moi. Après quelques mois chez la psy,  les expressions, moments de colère et prises de conscience dansaient dans ma tête toute la journées entre les rayons de l’épicerie où je bossais.

J’avais la matière, l’envie se faisait de plus en plus consciente et en même temps, de moins en moins ridicule. Un besoin, des préliminaires obsédants, et un jour c’est décidé, il faut tester le mécanisme, voir si j’arrive à quelque chose.

Pas forcément une œuvre à montrer, assumer et défendre, juste des lignes dans lesquelles je pourrais me reconnaître. 

J’ai commencé à écrire mon parcours, comme pour dire, une seule et unique fois :

Ok, je ne suis pas comme vous. En terme d’intégration sociale ça serait déjà une fierté de vous arriver à la cheville. Mais venez, testez mon bordel et on va voir comment vous vous en tirez ! 

Je voulais à la fois me pardonner de ne pas en être arrivée au même point que les autres, et me prouver que c’était tant mieux. Que ma place n’avait pas encore été inventée. 

La lettre

Mon Amour,

 J’espère que tu me pardonneras, en fait je sais que oui, car tu sais combien je dois être  quasi déjà morte et épuisée pour renoncer au bonheur que tu m’as toujours offert depuis ces années et surtout te faire vivre l’enfer qui s’annonce. 

J’ai toujours été la plus heureuse du monde de te retrouver, et d’attendre (ou juste imaginer, quand tu es près de moi) de te retrouver. 

Jamais je n’aurais cru que ton sourire pouvait ne pas me sauver, tu ne dois pas t’en vouloir car ce n’est pas seulement face à la maladie que tu me perds, c’est aussi contre le même temps qui nous a transformés en des personnes plus fortes puis plus faibles mais qui ont toujours continué à s’aimer de plus en plus. La même force illimitée nous a portés, ensemble, et me pousse dans une autre direction. C’était tellement évident et instinctif alors, ça l’est tout autant ce matin pour moi. 

Je voudrais avoir le courage de te faire mes adieux une dernière fois, mais je connais trop ton amour et cet impératif que tu as de toujours tout supporter et endurer à ma place. Tu vas encore essayer de m’épargner un courant d’air, un café tiédi, une mèche de cheveux dans mes yeux, l’expérience du dernier souffle. 

Je t’avais prévenu que tu ne pourrais pas toujours. J’aurais pas dû te laisser faire à chaque fois. Je dois t’avouer qu’en t’envoyant ma pseudo pédagogie à la figure pour que tu me laisses respirer, je pensais surtout à t’aider à accepter qu’un jour, les rôles s’inversent et que les années que tu as de plus que moi, qui te donnaient le rôle d’adulte de la famille, ne finissent par te forcer à me laisser à mon tour te protéger, te couvrir, te draper de mon amour.

Je ne vais pas souffrir, je te le promets. Mes respirations seront juste de plus en plus faibles mon corps va finir de s’éteindre comme si je m’endormais. Tu sais je suis si fatiguée. Ton absence me donne froid et m’endormir loin de tes bras me fait un peu peur. Mais ce n’est rien comparé à ce que toi tu vas devoir endurer, et tu sais combien je dois souffrir pour me résoudre à te faire vivre ça. 

Je vais juste passer la fin de ta vie à faire la sieste.

Je t’en supplie n’essaie pas d’aimer une autre femme comme moi, mais garde notre bonheur, économise-le, protège-le, tu es le seul à pouvoir le maintenir en vie maintenant. 

J’ai toujours pensé qu’il allait y avoir quelque chose après, un passage vers un espace de paix et de contemplation passive. Je ne te lâcherai pas des yeux, ou de l’organe intangible qui me permettra de savoir comment tu vas, et de te faire savoir que je t’aime toujours. J’espère ne pas me tromper… Sois courageux mon amour, j’espère sincèrement qu’il ne te reste pas beaucoup d’années à tenir. On se retrouvera, j’en ai déjà hâte. Pardonne moi de ne pas t’avoir attendu, nos adieux et pleurs incessants nous épuisent tous les deux, et je n’ai plus la force de t’imposer à nouveau cet éclair de joie quand nos regards se croisent puis. Le noir. Quand je m’endors. 

Je t’aime plus fort que je ne vis, je sais que tu le crois. 

PS : je te laisse dans le tiroir de la table de nuit le stock de somnifères.

Nouvelle « SNCF » : Chapitre 3 – La fiancée

Ce que la grande sœur avait trouvé et qui manquait encore à la plus jeune, c’était l’Amour, celui qui nous porte jusqu’aux nuages ou au soleil juste en évoquant un petit souvenir de la veille. Elle était fiancée ( le statut le plus officiel qu’elle avait connu jusque là ) à un homme au cœur incroyablement généreux, au dévouement illimité. Il était prêt à tout pour elle, elle lui vouait une confiance infinie. C’était une très belle histoire, romantique, il avait quitté son pays et tout ce qu’il avait pour elle. Elle l’avait attendu, n’avait pas tenu compte des conseils des amis qui avaient eu parfois peur qu’elle ne l’idéalise ou qu’il ne tienne pas sa promesse. Elle avait toujours su qu’il l’aimait trop pour renoncer à elle. Il était, à lui tout seul, l’Amour. 

Il savait comment aimer, rassurer, respecter. Il avait tout le temps des idées pour lui faire plaisir, il ne supportait pas que le moindre problème ne vienne assombrir sa journée. Il lui apprenait beaucoup sur la patience, l’art, et l’équilibre émotionnel. Elle apportait à leur relation sa “ spontanéité ”: mal organisée, elle improvisait facilement, et son humeur bancale apportait de nouveaux sujets de conversation. 

Il parait à toutes ses failles, avec lui elle se sentait largement à la hauteur de tout ce qu’on pouvait attendre d’une adulte de son âge. Le plus souvent elle arrivait même à croire que c’était bien elle qui était capable  ! Elle profitait aussi de l’expérience de son fiancé en tant que papa, car il avait deux fils plus grands et parvenait toujours à un accord convenable pour toutes les parties. Souvent, c’était lui qui perdait le plus dans les compromis qu’il proposait; elle avait fini par arrêter de le supplier d’être plus équitable. Elle essayait de prendre exemple sur cette abnégation vertueuse mais cédait tout le temps à la fainéantise et à l’orgueil, et prit l’habitude de s’en nourrir au quotidien. Il avait fait d’elle le centre du monde, et elle aimait cette place désormais attitrée. 

À plusieurs reprises, elle avait essayé de lutter. D’expliquer au fiancé qu’il était aussi important qu’elle-même, qu’avant qu’il ne s’installe ici elle remplissait les missions dont il se chargeait en plus de son travail de serveur. Avec du retard, ou vite-fait, par dessus la jambe, évitait-elle de préciser. Il n’écoutait pas, se moquait un peu ou lui offrait son sourire désarmant.  

Le plus souvent ils ne se caressaient pas, ils s’accrochaient l’un à l’autre. Ainsi quand les soirs de pleine lune ou après quelques contrariétés, elle se sentait trop “à fleur de peau” ( elle détestait cette expression dramaturgique ) pour s’adonner à toute manifestation d’affection, elle entendait le bruit du cœur du fiancé qui se brisait, comme il disait en plaisantant. Et bien qu’ils en aient discuté au début de leur relation, elle ressentait le besoin de répondre à ses regards, autant que de les fuir à tout prix.

Comme de son côté, entre sa fille à qui elle était persuadée de voler son enfance, et sa sœur qu’elle blessait au quotidien de ses soi-disant succès, elle était plutôt occupée, elle cessa de lutter, se laissant emporter douillettement par la douceur du Fiancé. 

Autant que possible, elle le remerciait, au quotidien. Il jurait qu’il était heureux de prendre soin d’elle comme d’un trésor précieux. Elle reprit contact avec le Jésus de son enfance pour le remercier et s’assurer qu’Il était bien au courant, que ce n’était pas un malentendu.

Nouvelle « SNCF » : Chapitre 2- La sœur

La petite sœur de la mère avait elle aussi grandi sans Maman. Elles n’avaient cependant pas connu le même destin, car la cadette était plus fragile, souffrait plus du manque de repères bien qu’elle n’ait pas eu besoin du diplôme à transmettre à son tour. 

À plusieurs reprises, elle avait manifesté son désir d’enfanter, et à chaque fois elle avait renoncé dans la douleur. Cela créait une légère tension entre les deux filles, car l’une regrettait de s’être engagée dans un combat trop difficile et épuisant, et l’autre enviait absurdement cette situation. 

Les Deux Soeurs, Théodore Chassériau

Elles avaient tenté de construire une relation de sororité classique, mais la fragilité de la plus jeune et le besoin de protéger de la plus grande donnait à leur amour un je-ne-sais-quoi de fusionnel et incertain à la fois. Il pouvait arriver que les rôles s’inversent, la plus jeune ne supportant pas que l’aînée souffre. D’abord peu à l’aise face à une nouvelle version d’elle même, la grande sœur avait peu à peu appris à accepter l’aide ainsi offerte et tentait de ne pas culpabiliser de causer du soucis à sa cadette, qui en avait bien assez avec sa santé instable. 

Notre grande sœur qui se voulait modèle prenait très à cœur de montrer l’exemple, au point de se montrer quelque peu moralisatrice avec sa benjamine. Celle-ci, souvent seule, avait pris l’habitude d’encaisser beaucoup de reproches et conseils, et se positionnait de son plein gré comme “apprentie”, soucieuse de bien faire et de collectionner les bons points. Puis tout à coup, son esprit rebelle reprenait le dessus, et la cadette jugeait injuste et facultatif de se plier à chaque opinion de son modèle. Une dispute éclatait, chacune y allait de son mea culpa et la vie reprenait. 

Mais l’aînée souffrait d’imaginer la détresse permanente de sa petite sœur. Elle l’imaginait, seule le matin à se préparer un café, le buvant debout à sa fenêtre avec une clope dans le froid. Elle entendait la radio dans l’appartement, seule compagne pour le petit déjeuner et ses exercices. Elle la voyait s’apprêter avec hâte pour descendre faire le plein de légumes et de relations humaines au marché du centre-ville. Elle savait très bien que les commerçants, habitués, se montraient juste polis et patients, parfois même drôles, tandis que sa sœur déployait toute sa grâce durant les cinq minutes de la transaction. Elle était également consciente de tout ce que la vie lui avait offert et avait refusé à celle qui était née de la même mère, probablement aussi du même père, à peine 18 mois après. 

Elle n’avait renoncé à devenir la mère protectrice de sa sœur que parce qu’elle n’en avait ni la patience, ni le dévouement, malgré ses efforts. Depuis des années elle devait assister à sa souffrance, à ses efforts pour composer avec le monde réel et les combats qui se menaient dans sa tête. 

Nouvelle « SNCF » : Chapitre 1 – La mère

La mère avait trouvé ça un peu trop brutal de se suicider. Définitif et impoli. Ça faisait  scène de film, dramatique, comme une façon maladroite d’attirer l’attention sur elle.

Et puis qu’allait faire sa fille, culpabiliser, pleurer des heures et des heures et rater son brevet ? Son coeur d’adolescente si égoïste, fondu, anéanti ? C’est sûr que là elle comprendrait que tout ne lui est pas dû, la pauvre. Elle comprendrait en s’occupant au quotidien de la maison et des animaux, que se lever à 10 heures et laisser sa mère tout faire, c’était pas très “travail d’équipe” . Pas de série avant d’avoir nourri les chats, sorti le chien, mis le linge à sécher, jeter les merdes de la litière… elle aussi serait assez énervée si après tout ça, quand elle pensait pouvoir enfin s’asseoir, lire et boire son café, une naine ronchon exigeait de se faire servir au lit. 

Bon des fois c’est vrai, c’était un jeu entre elles, “le petit déjeuner de la princesse est annoncé mon amour”, “votre altesse, votre maman adorée voudrait vous voir ouvrir les yeux sur ce magnifique jus d’orange extrait maison d’une délicieuse brique en carton “… Ça leur faisait du bien à toutes les deux, du moins c’est ce qu’espérait la mère au coeur jamais rassasié. Elle pensait toujours être trop dure, pas assez à l’écoute et, au même sujet, quelques minutes après, pas assez autoritaire et incapable de mener la gosse à l’autonomie de l’âge adulte. 

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Alors certaines fois, la mère en voulait autant à sa fille qu’à elle même, de devoir encore et encore supplier, négocier, puis finalement s’énerver quand la gosse ne participait pas à la vie de la maison. Elle l’avait voulu le chien, non ? les chats ? elle avait promis, à genoux, de tout faire pour que sa chère maman n’ait jamais à regretter d’avoir cédé !  Et quand ce n’était pas la question des animaux, c’était la chambre pas rangée (alors que quand elle avait voulu un serpent, la gosse avait bien gardé impeccable son lit, son bureau, ses vêtements…rien ne traînait), ou bien c’était la vaisselle qu’elle avait oublié de faire malgré le discours de la mère “Trésor, je vais pas y arriver. je te demande de l’aide sur un truc, un seul, et moi ça me fait gagner 10 minutes et l’impression que tu en as quel.. euh ça me fait me sentir respectée et soutenue. Moi non plus, je n’aime pas faire le ménage, mais si on en fait un peu toutes les deux, on peut être vite débarrassées, alors que si je dois tout faire toute seule, ma journée ce n’est que ça, et puis je me mets en colère car je suis triste de ne pas pouvoir compter sur toi”. La gosse semblait sincèrement concernée, puis pof, dans sa tête, le ménage en mode automatique, plus rien. 

La pauvre mère tentait par tous les moyens de comprendre comment faisaient les vraies mamans : lectures, espionnage de familles dans les parcs et les restaurants, assistantes sociales, émissions télés… Il ne semblait pas y avoir un code, ou un protocole clair, on aurait plutôt dit que les autres mères avaient intégré ça, sans effort, en une nuit, ou pendant leur enfance (sauf dans des émissions télé, tellement rassurantes car les pauvres mamans même pas célibataires semblaient elle aussi avoir besoin d’un miracle ou d’une bonne fée). Dans leurs gestes, pas de mouvements brusques, pas de mains crispées sur un objet le temps de contenir une vague de colère qui allait les submerger. Pas de verre cassé en le reposant plus fort que nécessaire. Parfois une voix qui monte, un peu de patience perdue en chemin, une petite menace… 

Il ressortit de ses années de recherches que pour être une Maman il fallait en avoir eu une soi même. Tout le monde pense être né d’une Maman, mais il existe un diplôme décerné implicitement uniquement à certaines femmes par leur propre mère si celle-ci le détient elle-même. Il certifie que la future parente saura comment agir, selon quelles valeurs, et de quelle place, et toujours dans l’intérêt de l’enfant. Celles qui ne l’ont pas reçu peuvent tenter le rattrapage bien sûr, mais aux dépens de leur enfant, et sans certitude de réussite.

Il était bien clair que la mère avait dû se débrouiller sans ce fichu diplôme, non seulement au vu de ses maladresses avec sa fille adorée, mais surtout lorsqu’elle vous racontait que sa pauvre mère à elle n’avait pas eu de Maman, mais beaucoup de libertés, de drogues et d’espace. La petite fille quant à elle commençait déjà à souffrir des lacunes héréditaires, elle était harcelée au collège, renfermée sur elle-même à la maison et la mère, désemparée, cherchait encore un juste milieu dans ses propres émotions mal construites.